Blurred stories
Il
y a quelque chose de similaire entre scruter sa propre réflexion ou
sonder des photos de famille. Il y a toujours une part d’étrange dans ce
que l’on pense connaître, de ces éléments qui nous sont proches sans
vraiment l’être. Dans mes images, qui sont des archives familiales
représentant mon grand-père en lorsqu'il jouait toujours avec sa
compagnie de cirque, l'information n'est jamais entièrement accessible.
Pixellisée, elle vient s'apposer sur des miroirs, ce qui fait que,
suivant la distance à laquelle l'oeil se trouve, l'image est soit trop
floue, soit est empêchée par le reflet de la personne qui l'observe. Ces
images appartiennent à une fiction commune. Savoir d’où l’on vient, de
s’accrocher à des certitudes, quitte à croire en les récits que l’on se
crée pour recouvrir les manques à combler.
Blurred stories, 13 photographies sur miroirs, 20x29 cm, 2019.
Blurred stories
That’s
the same thing, at the end, glancing at our own reflection, on a
mirror, or searching through family pictures. There is always a sense of
strangeness in what we think we know, elements that are close to us
without truly being so. In my images, which are family archives
depicting my grandfather when he used to play with his circus company,
information is never entirely accessible. Pixelated, it is overlaid on
mirrors, so depending on the distance from which the eye observes, the
image is either too blurry or obstructed by the reflection of the person
observing it. These images belong to a shared fiction. Knowing where
one comes from, clinging to certainties, even if it means believing in
the narratives we create to fill the gaps.
"Blurred Stories," 13 photographs on mirrors, 20x29 cm, 2019.